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Agroéquipements : Coup de frein sur le marché en 2024

Après une année record, le marché des agroéquipements accuse cette fois-ci une nette baisse des ventes, estimée autour de -15% selon l’AXEMA.

Hier lundi 10 juin, les dirigeants du syndicat français des acteurs industriels l’agroéquipement et de l’agroenvironnement (Axema) faisaient le point sur la situation actuelle, et confirmaient le retour de manivelle attendu après six bonnes années, dont la dernière, celle de 2023, marquée par des ventes d’équipements agricoles en progression de 3,5 % en volume et 11,5 % en valeur pour atteindre des chiffres records de 132.500 matériels et 9,11 milliards d’euros. Après le beau temps, la pluie! AXEMA confirmait hier que la tendance s’est inversée, et estime le marché 2024 à -15%.

Ce sont d’abord les tracteurs standards qui accusent aujourd’hui un net recul des ventes (-13%), puis les chargeurs télescopiques( -7%), les presses à balles rondes (-12%), les matériels de fenaison plus globalement (-8%) alors que les ensileuses et presses haute densité connaissent un regain d’intérêt (respectivement. +27% et +23%) après une saison 2023 très ralentie. Si l’exercice 2023 a été aussi particulièrement bénéfique pour les ventes de pulvérisateurs traînés (+45%), pulvérisateurs automoteurs (+35%), moissonneuses-batteuses (+6,6%), tracteurs standards (+4,2%) et chargeurs télescopiques (+3,7%), les ventes de 2024 ne suivent pas la même tendance. Ce qui est fait n’est plus à faire, d’autant que les prix équipements ne suivent pas ceux des matières premières. Ils ont augmenté de 26% en seulement 3 ans.

Si l’on peut s’étonner de voir dans certaines régions des parcs de matériel plutôt bien garnis en ce premier semestre, il faut rappeler que les véhicules ont pour la plupart été commandés en 2023. Le décalage entre la commande et l’immatriculation s’était fortement allongé en 2022, mais serait cependant sur un retour à la normale selon le syndicat. En corrélation, les facturations par les constructeurs ont progressé de 30% au premier trimestre 2023, de 22% au deuxième trimestre, de 3% au troisième trimestre, avant de passer en négatif au quatrième trimestre.

Selon l’AXEMA, les prises de commandes suivront cette tendance, vraisemblablement jusqu’en 2025, qui devrait s’établir à -5%. Il ne faudrait pas s’attendre à un retour aux réjouissances avant 2026. Pour autant, le syndicat ne préfère pas parler de crise mais d’une accalmie après de bonnes années. « Le marché des agroéquipements est coutumier de phénomènes cycliques » rappelle Jean-Christophe Régnier, directeur de Lemken France et trésorier d’Axema. La France est d’ailleurs loin d’être le plus touchée en Europe, puisque l’Allemagne et plusieurs pays de l’Est connaissent une baisse encore plus forte.

Malgré ces défis, tous les secteurs ne sont pas en difficulté. Près de la moitié des dirigeants restent optimistes, sans dégradation notable de cet indicateur depuis sept enquêtes. Le maintien des effectifs semble être de mise alors qu’il est toujours compliqué de recruter. Pour digérer ce ralentissement des commandes, ceux-ci vont devoir limiter l’emploi d’intérimaires.

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