La jeune entreprise néerlandaise SU-Tech, spécialisée dans la culture des oignons vient de développer une chargeuse avec effaneuse intégrée, qui a l’issue d’une première saison d’utilisation en Nouvelle-Zélande est désormais commercialisée.
SU-Tech a été approché en 2021 par un producteur néo-zélandais, Daniel Lovett de la ferme Lovett Family Farms à Ashburton, Cantorbery afin de dessiner cette machine. Alors que ce producteur d’oignons avait déjà l’habitude d’employer des chargeuses simples pour cette culture, donc non dotées d’effaneuses, il souhaitait en intégrer afin de gagner du temps, mais également afin de réduire les risques d’exportation de bactéries et champignons au sein de son stockage. Les fanes des oignons arrachés et laissés en andains aux champs étant source d’infection récurentte lorsque les conditions sont humides. “Nous avons ainsi effectué de nombreux tests et mis au point un système avec couteaux et soufflerie, pour éjecter les tiges.” indique SU-Tech.
Lovett vient de terminer sa première saison de récolte avec la machine. “Ce fut loin d’être une saison facile, avec des pluies abondantes et des journées couvertes“, commente l’agriculteur. “C’était précisément la raison pour laquelle nous étions à la recherche d’une chargeuse à oignons ayant une capacité conséquente. Avec la machine SU-Tech, ce souhait est devenu réalité. Par rapport à notre ancienne machine, la vitesse de travail a doublé pour atteindre environ 4 km/h.” Le producteur cultive des planches de 270 cm de largeur (soit 16 rangs d’oignons), ce qui correspond à la largeur de travail de la machine (soit 275 cm exactement). “Notre rendement moyen est d’environ 80 tonnes par heure (ndlr: SU Tech revendique même jusqu’à 100 tonnes par heure lorsque les conditions s’y prêtent). La machine est aussi moins sensible lors d’une récolte en conditions humides.” complète le producteur néozélandais. “Cela est dû au flux d’air pulsé de l’unité d’effanage.”
La machine se distingue aussi par des tapis articulés qui permettent de réduire la hauteur de chute de l’oignon et ainsi réduire les pertes. “Les tapis peuvent être inversés en appuyant sur un bouton, au cas où une pierre se coincerait dans la machine et lors du changement de benne.” commente Schoot Uiterkamp, le fabricant néerlandais. “Certains détails sont en cours d’amélioration toutefois mais notre idée de base fonctionne parfaitement“.
Le chargement et le transport des oignons se font de manière similaire par rapport à la technique standard de SU-Tech. Elle est dotée d’un ventilateur monté sur le côté qui souffle un flux d’air à travers le flux de récolte, qui fonctionnerait de façon silencieuse, si l’on en croit ses utilisateurs néo-zélandais. “Nous veillons à ce que chaque oignon soit soufflé droit.” Un couteau à mouvement alternatif coupe la fane de chaque oignon. Les débris sont soufflés vers l’arrière, hors de la machine. Toutes les mauvaises herbes sont également éliminées par le système. Le résultat final est similaire à un broyeur traditionnel. “Il reste suffisamment de fanes sur le bulbe pour sa période de séchage et de durcissement en magasin.”
De cette expérience, SU-Tech entend bien passer à une seconde étape et va commercialiser sa chargeuse. Des producteurs d’oignons et entreprises semencières en Europe ont déjà manifesté un grand intérêt. “Raison plus que suffisante pour tester une deuxième machine aux Pays-Bas cet été“, explique son développeur. “Nous travaillons actuellement sur un modèle qui a une largeur de transport inférieure à 3 mètres.”